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À Berlin, la « maison dans les arbres » narguait le Mur

Construite par un travailleur immigré turc dans les années 1980 sur le tracé du Mur, la « maison dans les arbres », avec son jardin ouvrier, s’est imposée comme un lieu de mémoire d’importance, trente ans après la réunification.

À Berlin, pour trouver la « maison dans les arbres », il faut se rendre au Bethaniendamm passage 0, non loin de la Spree, à la frontière entre les quartiers de Kreuzberg et de Mitte. Une adresse imaginaire pour un lieu bien réel, devenu après la chute du Mur un symbole du Berlin réunifié.

Elle a été créé exprès par la Ville car la « Baumhaus », comme l’appelle affectueusement les Berlinois, est la seule maison à avoir été construite sur le tracé du Mur, en plein « no-man’s land », au temps où Berlin était encore coupé en deux.

Un petit coin de verdure à l’ombre du Mur

Arrivé sur place, il est facile de rater cette drôle de petite bâtisse sur deux étages nichée entre deux arbres, construite entièrement à partir de matériaux de récupération, qui donne sur un petit jardin. L’imposante façade de l’église Saint-Thomas qui lui fait face attire bien davantage le regard.

Mais les Berlinois la connaissent bien. L’histoire de cette maison remonte au début des années 1980. Elle a été bâtie par Osman Kalin, un immigré turc mort l’an dernier à l’âge de 92 ans, qui a pu profiter d’une aberration du tracé du Mur pour y nicher son petit coin de verdure.

À cet endroit de la rue Bethaniendamm, les ouvriers est-allemands auraient dû construire le mur à angle droit pour suivre les plans officiels du partage de Berlin. Pressés par le temps et afin d’effectuer des économies, ils ont coupé la trajectoire laissant un petit bout de terrain en friche. C’est sur ces 350 m², appartenant légalement à la RDA, mais qui se sont retrouvés sur le territoire ouest-allemand, qu’Osman Kalin a jeté son dévolu.

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Les policiers qui patrouillaient avec leurs chiens, les gardes armés dans les postes frontières, l’ambiance mortifère de ce « no-man’s land » : rien de tout ça ne l’a découragé. Il cherchait un passe-temps pour occuper son temps libre, et a décidé de verdir ce terrain vague en y construisant, d’abord, un potager. « Pour comprendre sa motivation, il ne faut pas oublier d’où il venait. Il a amené avec lui les règles et la culture du village où il a grandi. D’après ses principes, il ne pouvait pas comprendre qu’on ne cherche pas à embellir un lieu laissé à l’abandon, qu’on n’essaie pas de le transformer en lieu accueillant pour tous. Il se fichait du Mur ou des gardes », raconte Funda Kalin, la petite-fille d’Osman qui vit encore aujourd’hui à Berlin.

Son hobby n’est pas passé inaperçu. « Bien sûr que cela a causé des problèmes au début. Les gardes est-allemands sont rapidement venus s’assurer qu’il ne construisait pas un tunnel sous le jardin pour faciliter le passage à l’Ouest de citoyen de Berlin-Est, mais quand ils ont compris qu’il s’agissait simplement d’un potager, ils ont laissé faire », poursuit Funda Kalin. Ce sont ensuite, les policiers ouest-allemands qui lui ont demandé de partir, mais il a refusé.

Comme ce jardin était officiellement en territoire est-allemand, les autorités de Berlin-Ouest ne pouvaient pas intervenir. Et les policiers de la RDA, voyant que leurs collègues de l’Ouest étaient agacés par ce Turc têtu, se sont fait un malin plaisir de lui laisser le champs libre.

Des oignons contre du vin

La construction de la maison, qu ia débuté en 1982, a posé plus de problème,. Au départ, Osman Kalin n’a pu ériger qu’une petite cabane, car la RDA ne voulait pas d’un bâtiment plus haut que le Mur. Mais il a fait avec, du moment qu’il pouvait travailler dans son jardin où il plantait ses légumes, essentiellement des oignons et de l’ail. Il ne vivait pas sur place, la « Baumhaus » a toujours été « l’équivalent turc des jardins ouvriers », souligne Funda Kalin.

Au fil des mois, une cohabitation pacifique s’est installée entre les gardes-frontière et l’immigré turc. Il les saluait tous les jours, leur offrait des oignons. En échange, les soldats lui donnaient parfois des bouteilles de vin pour les fêtes de fin d’année, qu’en musulman pratiquant, il mettait de côté.

Après la réunification, Osman Kalin a, enfin, pu agrandir sa maison en utilisant toujours uniquement des matériaux de récupération. Elle a l’eau courante, l’électricité, dispose d’un bureau et d’une chambre. « Nous avons passé énormément de temps dans cette maison. Nous y fêtions les anniversaires et organisions des barbecues dans le jardin », se rappelle Funda Kalin. Elle se souvient que les gens qui passaient devant les regardaient avec étonnement s’amuser dans cette maison qui ne ressemblait à rien.

Il a fallu du temps pour que les Berlinois redécouvrent l’histoire hors du commun de leur  « Baumhaus » et l’érigent en symbole d’une certaine forme de contestation de l’ordre établi pendant la Guerre froide. Funda Kalin, aujourd’hui âgée de 35 ans, a pris conscience de l’importance qu’avait prise la maison de son grand-père en classe durant un cours d’histoire de l’architecture, alors qu’elle avait 17 ans. « Le professeur faisait défiler des diapositifs montrant des bâtiments importants comme la porte de Brandebourg, le Louvre ou encore la Tour Eiffel. Et soudain je vois s’afficher une photo de notre maison », raconte-t-elle. Ses camarades de classe ont alors commencé à protester, « à dire qu’il s’agissait de la maison d’un vagabond, mais le professeur leur a alors raconté toute l’histoire et j’ai compris que la vision qu’on en avait était en train de changer », explique-t-elle.

Aujourd’hui, il est question d’en faire un lieu de mémoire, rattaché au Mémorial du mur de Berlin ou encore un musée privé. En revanche pas question de faire disparaître la « Baumhaus ». Des promoteurs immobiliers ont bien essayé, au début des années 2010, de construire des habitations à la place, mais une mobilisation massive des riverains a rapidement fait capoter le projet.

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