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Centrale nucléaire de Fessenheim : itinéraire d’un long démantèlement

La mise à l’arrêt du premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans la nuit de vendredi à samedi, marque le début d’un chantier titanesque qui ne s’achèvera pas avant plusieurs décennies.

Quarante-trois ans de vie et environ 20 ans pour mourir. La centrale nucléaire de Fessenheim débute, dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 février, son dernier voyage avec la mise à l’arrêt définitif du premier de ses deux réacteurs. Le second rendra son dernier souffle le 30 juin prochain, d’après le plan de démantèlement élaboré par EDF.

Si les débats très politiques qui ont précédé la décision de fermer Fessenheim ont pu paraître s’éterniser, la mise à l’arrêt est loin de marquer le clap de fin de l’histoire de la centrale alsacienne. C’est un chantier titanesque qui s’engage dont on ne peut évaluer la durée qu’avec « un certain degré d’incertitude », assure Romain Garcier, géographe et spécialiste de l’industrie nucléaire au laboratoire ‘Environnement, ville, société’ du CNRS, contacté par France 24.

Un démantèlement comme un Lego

EDF a, certes, établi un calendrier des travaux très précis qui s’échelonne sur vingt ans, pourtant le démantèlement de la centrale de Chooz dans les Ardennes, du même type que Fessenheim mais bien plus petite, n’est toujours pas achevé vingt neuf ans après la mise à l’arrêt de son réacteur.

 

Pourquoi la déconstruction d’une telle installation prend-elle autant de temps ? C’est d’abord un chantier « inédit en France par son ampleur », souligne Ludovic Mathieu, chercheur au centre d’étude nucléaires de Bordeaux Gradignan. Le site de Fessenheim s’étend, en effet, sur 73 hectares. Ensuite, « toutes les opérations, même les plus anodines, seront rendues plus complexes que sur un chantier industriel traditionnel à cause de la possible présence de contamination radioactive », poursuit le physicien.

Mais surtout, c’est comme un Lego : on ne donne pas un grand coup de marteau dessus pour le défaire. « C’est une déconstruction minutieuse d’un objet technique très complexe », souligne Romain Garcier.

La première brique à ôter de ce Lego ne fait, d’ailleurs, même pas partie de la déconstruction. « Techniquement, on rentre d’abord dans la phase de préparation au démantèlement », précise Ludovic Mathieu. Une première étape cruciale, car elle consiste essentiellement à évacuer le combustible radioactif du site pour le transporter vers l’usine de retraitement de La Hague (Normandie). Un acheminement qui va durer… entre trois à cinq ans.

Ce n’est pas le transport qui prendra autant de temps. « Lorsqu’on sort du combustible, il y a énormément de produits de fission dont une partie importante a une période [de radioactivité] plutôt courte. Ce que l’on fait alors, c’est placer le combustible dans une piscine de refroidissement qui le rend de moins en moins radioactif et chaud », explique Romain Garcier. C’est ce « bain » qui dure environ trois ans et permet, ensuite, de faire voyager le combustible sans risque.

Près de 380 000 tonnes de déchets

Le démantèlement à proprement parler ne débutera donc pas avant 2023 et se déroulera en quatre étapes. Les deux premières sont les plus longues : elles dureront chacune une dizaine d’années et pourront être menées, pour partie, en parallèle. Il s’agit de transformer tous les équipements de la centrale en déchets et d’assainir les structures, c’est-à-dire s’assurer qu’il ne reste plus aucune trace de contamination radioactive.

EDF se prépare ainsi à traiter près de 380 000 tonnes de déchets, dont l’écrasante majorité est « conventionnelle » et qui ne présentent aucun risque de contamination. Il y a tout de même un peu moins de 20 000 tonnes de déchets qui peuvent être radioactifs. L’opérateur de la centrale s’attend à ce qu’une infime partie (200 tonnes) soit ce qu’on appelle des déchets moyenne activité [radioactive] à vie longue (Mavl), qui nécessite des dispositions particulières de stockage. « C’est l’un des enjeux de ce démantèlement car le site de stockage pour ce genre de déchet n’existe pas encore en France, et n’est qu’à l’état de projet », précise Romain Garcier.

L’un des principaux défis de ces deux phases provient du délicat travail de « biographie des installations », estime le géographe. Il s’agit de retracer tout l’historique d’un site construit en 1977 pour chercher la petite bête, la modification qui n’aurait pas été correctement documentée « et qui introduit des singularités nécessitant d’adapter les travaux », poursuit ce spécialiste.

La délicate réhabilitation

L’autre enjeu est de pouvoir mobiliser « la mémoire des travailleurs du nucléaire », note Romain Garcier. EDF va devoir s’appuyer sur les salariés historiques du site, ceux qui en connaissent chaque recoin et spécificité. C’est d’ailleurs, en partie, pour prendre en compte ce savoir-faire qu’EDF a changé dans les années 1990 sa doctrine pour les démantèlements de centrales. « Avant cela, l’idée acceptée par tous était qu’après la fermeture d’un site, on le mettait pendant 50 ans sous cloche avant de le déconstruire », rappelle Romain Garcier. Toutefois, ils ont compris que ceux qui connaissaient le mieux le site avaient de fortes chances d’avoir disparu après un si long laps de temps. « Mais la difficulté est de motiver ces personnes, qui sont souvent très attachés à leur centrale, à travailler à sa destruction », remarque le géographe.

Cette destruction finale n’interviendra, de toute façon pas avant une douzaine d’année. La démolition des bâtiments restants « est la partie la plus facile du travail », souligne Ludovic Mathieu. Aux États-Unis, par exemple, les structures d’une centrale, après assainissement, ont été simplement détruites à la dynamite.

Cette partie devrait en tout cas être plus simple à régler que la question de la réhabilitation du site. La dernière phase du démantèlement promet de se transformer en bataille politique. Il y aura probablement une pression de l’opinion publique pour donner une deuxième vie plus « environnementale » à ce lieu très symbolique. Mais « les sites nucléaires sont parmi les plus précieux en France car ils sont très étendus et se trouvent généralement à proximité de sources froides qui sont très importantes pour refroidir certaines usines », souligne Romain Garcier. EDF sera tenté d’utiliser ce terrain pour de futures installations industrielles. Après tout, il en est le propriétaire et « il y a peu de chances que le terrain revienne dans le domaine public », reconnaît Ludovic Mathieu.

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