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Berlin : à la recherche du Mur perdu

Loin du tumulte touristique du centre de Berlin, dans le quartier de Pankow, se trouve l’unique tronçon du Mur d’origine. France 24 a rencontré celui qui l’a découvert en 1999 et en a dissimulé l’existence pendant 20 ans, Christian Bormann.

à Berlin

Un trésor historique perdu au fin fond du quartier de Pankow, à Berlin. Dans ce qui ressemble à un banal terrain vague envahi d’herbes folles et entouré d’un grillage, se dresse l’unique tronçon encore debout du mur original de Berlin.

Trente ans après la chute du Mur, il est le dernier témoin d’un ouvrage érigé à la va-vite « le 13 août 1961 avec tout ce que les autorités est-allemandes pouvaient trouver comme matériaux », raconte Christian Bormann, un historien amateur passionné par le passé de son quartier, à l’origine de cette découverte. La République démocratique d’Allemagne (RDA) a, dans la foulée, détruit tout le reste de ce premier mur « pour que personne ne le voie et qu’il ne subsiste que le deuxième mur, celui que tout le monde connaît, et qui est plus ‘joli' », précise-t-il.

Un mur caché pendant 19 ans

Il a attendu 19 ans pour en révéler l’existence. « Lorsque je l’ai découvert en 1999, je savais que si j’en parlais, il aurait rapidement été détruit, car à l’époque, il fallait effacer toutes les traces du Mur pour apparaître au plus vite comme une ville unifiée », explique ce natif de Berlin-Est, qui avait 8 ans lors de la fin de la RDA. Mais en 2018, ce tronçon d’environ 80 mètres de long menaçait de s’effondrer, et Christian Bormann a décidé d’en référer aux autorités pour préserver ce morceau d’histoire.

Vingt ans s’étaient écoulés depuis sa découverte, et l’Allemagne assumait mieux sa réunification. « Cette fois-ci, la trouvaille est devenue une sensation internationale, et j’ai enchaîné une cinquantaine d’interviews en trois jours », se souvient celui que la presse américaine a surnommé « l’Indiana Jones allemand ».

Au début, il n’a pas été pris au sérieux. « C’était comme si j’avais prétendu avoir découvert une nouvelle pyramide ! On me rétorquait que c’était impossible, que tout avait déjà été trouvé », se souvient Christian Bormann. Mais le mur perdu a rapidement été authentifié.

Restait une question : comment avait-on pu passer à côté de 80 mètres du mur de Berlin ? La réponse tient à un caprice de l’histoire et à une histoire d’amour. « Un peu plus loin, il y a eu le premier tunnel sous le mur qui a permis à une femme, résidente à l’Est, de retrouver son mari, habitant à l’Ouest. Lorsque les autorités ont découvert ce passage, elles ont décidé de déplacer le tracé du deuxième mur. Du coup, les vestiges de l’ancien n’étaient plus visibles depuis l’Ouest et pour faire des économies, il n’a pas été abattu », précise l’historien amateur. En outre, la RDA, à court de devises, a vendu en 1987 ce terrain à l’Ouest et après la réunification, personne n’a pensé à chercher des bouts de mur sur le territoire de la République fédérale allemande.

Le tunnel de l’amour et le cimetière du Mur

Sauf Christian Bormann. Inlassable explorateur du quartier qui l’a vu naître, il en est devenu une sorte de mémoire vivante, alors qu’il n’a que 39 ans. « Ici, une partie importante de la population est encore la même qu’avant la chute du Mur », note-t-il. Les immeubles n’ont guère été rénovés. La seule différence : les façades ont été repeintes « pour faire disparaître la grisaille qui symbolisait la vie à l’Est », explique-t-il. Pankow n’a peut-être pas la notoriété historique du district Mitte, autre quartier de Berlin-Est, avec son Checkpoint Charlie, mais il recèle son lot de vestiges oubliés de la RDA et du processus de réunification.

Comme la tombe de Maria Liedtke, située dans le cimetière du quartier qui servait jadis de frontière entre les deux Berlin. C’est derrière sa pierre tombale que débouchait ce tunnel de l’amour sous le mur qui a permis aux époux Niebank de se retrouver. Le 13 août 1961, jour de la construction du premier Mur, le mari avait rendu visite à la famille de sa femme qui habitait à Berlin-Est. Lorsque les deux jeunes mariés ont voulu rejoindre leur appartement – à l’Ouest –, seul Lothar était autorisé à passer. « On leur a dit qu’en temps de guerre, il était normal que les couples soient séparés », souligne Christian Bormann. Impensable pour Lothar qui, pendant plusieurs mois a creusé sous la frontière pour permettre à sa bien-aimée de passer à l’Ouest, le 13 décembre 1961.

En suivant vers le Nord la route qui longe le cimetière, et qui fut jusqu’en 1989 le no man’s land, on finit par déboucher sur un grand parc. Aujourd’hui, des familles viennent y pique-niquer, tandis que les chiens viennent gambader. Impossible de deviner que cet espace vert a été surnommé en 1990 le « cimetière du Mur ». « Tout le monde l’a oublié aujourd’hui, mais c’est ici que les 155 km du mur ont été détruit, à l’exception de 500 morceaux qui ont été vendus par le gouvernement », explique Christian Bormann.

Il se souvient qu’en enfant venait jouer au milieu des blocs de pierre, tandis qu’une immense machine œuvrait toute la journée à les transformer en poussière. « On l’appelait le ‘monstre vert’ à cause de sa taille et du bruit infernal qu’il faisait. Les habitants des environs ont vécu avec ce vacarme constant pendant deux ans. Et lorsqu’ils ouvraient leur fenêtre, ils avaient de la poussière de mur plein la bouche. On l’appelait la poussière de l’histoire », se rappelle-t-il.

Les restes du Mur ont ensuite été recyclés. Les 155 km ont été transformés en revêtement d’autoroute et, aujourd’hui encore, lorsqu’on emprunte la sortie d’autoroute qui mène, au nord de Pankow, au quartier de Berlin-Buch, on roule sur les restes du Mur.

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